Grande fille rêvée de ses parents, jolie à souhait, sérieuse et responsable,

de celles qui font le bonheur des hommes,

"amour de sa vie" de notre père, 

Et pour nous, une maman agréable, élégante, équilibrée et équitable,

 

Claudette Guy de Beaumont, en images et en musique  1929-2013 

 

D'une époque où la culture américaine séduisait, via sa filmographie, par sa joie et sa spontanéité, et dont maman rejoignait naturellement les valeurs de tenue de toute sortes. Cliquez sur le thème de Breakfast at Tiffany's et  Passez les annonces 

                      Née le 6 août 1929 à Québec

 

 Aînée de 10 enfants et grande fille de confiance de ses parents, Léda Garneau de Notre-Dame-des-Laurentides et Louis-Joseph Guy, de Québec. Domiciliée avec sa famille à Limoilou, quartier de Québec, sur la 6e, 9e et 11e rue, successivement. Vacances en famille mémorables pour elle à St-Denis-de-Kamouraska jusqu'à environ 1935. Plus tard, les Guy auront un chalet à Val-St-Michel, aujourd'hui Val-Bélair.

 

Si maman estimait son père, travailleur et  sérieux - il était cheminot pour le Canadien National - elle manifestera toujours une affection réelle, presque une complicité, et un grand respect pour sa mère à qui maman disait, lorsque cette dernière, venue séjourner à notre maison de Cap-Rouge, s'assoyait : "Voulez-vous un pouf pour vos jambes, maman? Préférez-vous vous asseoir dehors? Et si oui: "Prenez la chaise longue, maman", etc.

Papa aussi aimait grand-mère Guy et lui manifestait bien de la considération.

 

Très jeune, autour de 18 ans, alors que la famille Guy, du côté de de son père, était constituée majoritairement de membres d'ordres religieux - un curé, son oncle Alphonse, qui aidait la famille et qui l'a d'ailleurs mariée à papa, et deux religieuses, ses tantes Marie-Louise et Françoise - maman m'a raconté avoir un jour dit à sa mère : Maman, si j'étais religieuse ? Ma grand-mère se serait exclamée : " Claudette! Une si jolie fille. Cela me brise le coeur de t'imaginer encadrée par cette (horrible)cornette." Maman a ajouté que c'était une idée comme ça et ne pas avoir voulu briser le coeur de sa mère.

Au sujet de la famille Guy, papa, amusé de la mission judéo-chrétienne de la famille paternelle de maman, disait que Louis-Joseph, le père de maman, avait reçu la mission de perpétuer le nom. Peut-être à la courte paille, qui sait? Maman n'appréciait pas ce ton sarcastique concernant son oncle et ses tantes religieux qu'elle estimait et respectait.

En effet, la culture judéo-chrétienne a été quasi-historique chez les Guy depuis belle lurette. Vers 1860, après une génération aux États-Unis, ce sont trois jeunes femmes de la famille Guy, dévouées et généreuses, qui ont fondé le premier hôpital de La Pocatière sur la Côte-du-Sud  (voir photo ci-bas)Au moins quelques hommes nés Guy de cette époque ont été prêtres ou curés.

Angélique Guy, qui a personnellement levé des fonds pour jeter les bases de cette institution, a été récemment gratifiée d'une plaque commémorative à son nom sur l'ancien emplacement de ce modeste hôpital devant la résidence pour personnes âgées actuelle, Domaine Angélique, rue Poiré, à La Pocatière.

 

Ca 1945, après sa 10e année, maman a complété un cours de secrétaire mais n'a travaillé qu'un an.

A rencontré notre père, le midi, en sortant de son travail, quartier St-Roch à Québec, pour aller dîner chez elle.

S'est mariée à 22 ans, le 19 juin 1952, à René Couillard de Beaumont

Se sont installés rue Jeanne-d'Arc, quartier Montcalm en haute-ville de Québec, où elle a eu ses deux premiers enfants, Louise et Paule. Elle a ensuite eu deux autres enfants, Élisabeth en 1957 et Jean-René en 1961.

 

À   la maison, dans les années 1960, ses loisirs étaient la lecture, livres et revue Châtelaine, qu'elle me demandait parfois d'aller acheter. Elle a déjà déclaré aimer bien écouter un film de guerre de l'époque, l'après midi, lorsqu'elle avait le temps.

 

Un peu coquette tout en étant bien naturelle, maman prenait soin d'elle, de sa peau, de son visage, s'achetait des crèmes Renaud, et se faisait parfois faire des masques pour le visage dès ses 30 ans.

 

Jeune maman, dans la tradition des femmes de son époque, elle cousait, même si elle disait ne pas beaucoup aimer  ça. Les robes en organdi que Louise et moi portons, enfants, sur certaines photos, dont l'une de moi avec mon parrain, oncle Elzéar, ont été cousues par elle : la mienne était rose, celle de Louise, bleue. 

 

Même plus tard, maman choisissait toujours des vêtements classiques et chic - c'était de son époque- et a toujours eu un manteau de fourrure : de loutre rasée d'abord, qu'elle m'a donné, chanceuse que j'étais, et de vison noir ensuite, avec chapeau de renard gris.

Elle n'avait pas beaucoup de bijoux, qu'elle aimait bien pourtant. 

 

Maman aimait bien la musique: par exemple, jeune, Les Compagnons de la chanson, les crooners américains et la musique de Noël, qui la ravissait.

 

Au cours de toutes ces années, maman a entretenu d'étroites relations d'amitié avec les soeurs de papa, surtout ma tante Marthe (photo ci-bas) de même qu'avec sa belle-mère dont elle appréciait les qualités. 

 

Après être demeurée à la maison pendant de longues années, une fois déménagée à Cap-Rouge en 1973, elle sera secrétaire des Services à la communauté de Cap-Rouge pendant environ 8 ans. 

Il faut mentionner qu'elle aurait tant aimé faire carrière. Lorsqu'elle parlait avec ma belle-soeur Brigitte, médecin, on voyait bien qu'elle admirait son statut de femme professionnelle et qu'elle se serait bien vue dans cette position.

 

Enfin, dans les années 1980, sur la base d'un réel talent pour le dessin, elle suivra des cours de peinture à l'huile avec Gérard Boulanger, peintre de Cap-Rouge dans la banlieue de Québec, et produira une trentaine de toiles à l'huile et à l'acrylique.

Même si ce n'est pas du même ordre, mentionnons que c'est elle qui avait dessiné les plans à l'échelle des maisons de Carré-Pijart et de Cap-Rouge mentionnées dans la rubrique de la page d'Accueil intitulée Les maisons de papa.

 

À   Cap-Rouge, elle aimait faire sa randonnée de vélo les matins d'été et prendre une longue marche tous les soirs, été comme hiver, beau temps mauvais temps; elle disait que cela lui faisait tellement de bien.

Elle adorait de même séjourner chaque année un ou deux mois d'été à la villa de Mme Richard,, route du Quai à Rivière-Ouelle, et y jouer au badminton dans le jardin - Élisabeth a bien joué avec elle - cueillir des framboises ou des amélanches avec nous ou encore rouler à bicyclette jusqu'aux anciens chalets Nadeau ou jusqu'à "la pointe à Lizotte" où nous avions séjourné, petites.

 

Hiver comme été, maman s'émerveillait devant la variété d''oiseaux qui se perchaient parfois dans notre tremble devant la salle à manger à Cap-rouge; elle cherchait à les identifier dans son livre et nous faisait parfois part de ses trouvailles: "un Sizerin flammé est venu se percher dans l''arbre l'autre jour. Un Tyran gris", une autre fois. Et puis encore, un Roselin ou un Bec-croisé... Elle manifestait sa déception lorsqu'elle n'avait pas pu l'identifier.

 

À   Cap-Rouge, maman aimait sortir avec nous, les filles, l'après-midi, pour faire une ou deux commissions et jaser en mangeant une pâtisserie ou préparer joyeusement une pizza avec nous le vendredi soir ou casser la croûte tous les midis, ou presque, avec papa, ici et là, au cours des années, chez Nourcy, au Palet d'or, au Manoir du spaghetti, aux Halles du Petit-Quartier ou même au Château Bonne entente. 

 

À   part nos vacances d'été en famille ici et là, Bas-St-Laurent ou Charlevoix, Nouvelle-Angleterre une fois, un voyage en Floride et des escapades avec tante Marthe et son mari, Roger Bégin, elle a fait quelques beaux voyages en Europe avec papa, en France, au Portugal, et a séjourné avec lui à Cannes-les-Verrières un printemps.

 

Le Jour de l'An, qui lui rappelait de jolis souvenirs, ceux de la journée des étrennes de son enfance, était aussi sa journée préférée où elle célébrait sa famille en nous recevant tous à table et au pied de l'arbre de Noël : repas traditionnel, bûches qu'elle confectionnait elle-même, souhaits du Jour de l'An et distribution de cadeaux. La moitié du salon était plein de cadeaux à chacun et chacune, de tous et de toutes, selon nos moyens respectifs : un moment d'excitation pour les enfants. Et de joie pour maman et nous. 

 

Surtout, maman adorait ses petits-enfants que, bébés, elle tenait précieusement dans ses bras en les appelant "mon trésor".

Elle me dira quelques mois avant sa mort que, malgré ses anxiétés initiales d'aînée de 10 enfants calmées par la mère de papa qui était alors leur voisine sur Jeanne-d'Arc, elle était bien contente d'avoir eu des enfants. C'est dire comme l'accomplissement et la joie de la vie, des enfants et des petits-enfants peuvent faire oublier les tracas inévitables venus avec une famille: grave accident de voiture de sa cadette qui s'en sortait miraculeusement avec un nez cassé, la carrière brusquement interrompue avec désinvolture d'une autre, l'enfance maladive de son aînée, sauvée par la médecine. Comme elle le disait: "La vie, c'est coeur atout "

 

À   mes yeux, maman, reconnue par tous pour être bien agréable, était une femme intelligente, naturelle, délicate, réservée et élégante. Ne croyons-nous pas avoir hérité d'au moins un peu de ses qualités ?

Ceci n'est pas à dire que maman n'avait pas de défaut; peu s'en fallait. À   papa à qui, dans leur grande vieillesse, je demandais comment elle était avec lui, il a répondu : "Très gentille". Tout était dit.

 

Un grand compliment que personnellement je ne peux oublier: mes parents m'ont un jour dit qu'ils trouvaient que j'additionnais leurs qualités à tous deux, sans y ajouter leurs défauts.

 

À   plusieurs de mes anniversaires, maman aimait se remémorer et me raconter les circonstances de ma naissance qu'elle attendait depuis plusieurs jours en ce mois de septembre. Elle attendait, me dit-elle, depuis 10 jours quand, après avoir vu le médecin, un soir, elle décide de laver le plancher alors que papa, impatient d'avoir attendu de si longues journées, avait décidé de vacquer à ses affaires en confiant maman aux bons soins de sa famille qui était voisine, sa mère, ses soeurs et son frère, Elzéar - soit dit en passant, grand  passionnée devant l'Éternel de chevaux et de courses sous harnais.

"Rien ne se passait", me disait encore maman, "après mon lavage des planchers à quatre pattes", comme on disait alors. Toujours est-il que, jasant avec sa belle-soeur, Marthe, celle-ci décide qu'elles devraient aller manger un "ordre" de frites, disait-on, au 5-10-15 sur la rue de L'Alverne. Avec Marthe, racontait maman, on ne se traînait pas les pieds. Parties en marchant d'un bon pas, elles s'assoient, mangent leurs frites au comptoir. En se levant, maman crève ses eaux. "Oh! a dit Marthe, raconte encore maman. Retournons à la maison".

C'est mon oncle et futur parrain, Elzéar, qui a conduit maman à l'hôpital et ma grand-mère de Beaumont qui l''a accompagnée. Je suis née, disait maman, plus facilement que mon aînée, à presque exactement 2 heures du matin, m'a-t-elle encore dit. 

À   son retour, papa m'a raconté avoir été ravi : "Ton anniversaire, m'a-t-il écrit un jour dans une carte d'anniversaire pas si lointain, me rappelle un jour heureux, comblé par un autre merveilleux cadeau de la vie."


LES  TABLEAUX  DE  MAMAN

Après la pluie. (encadré de gris pâle)

Vue sur Kamouraska

Rêver. (à remarquer la petite fille sur le quai. Aurait pu sans doute s'appeler "Souvenir chéri de mon enfance"

Oubliée sur la grève. St-Joseph-de-la-Rive

(Les trois titres suivants sont de mon crû puisque Sans titre)

(Le chalet abandonné)

(le lac en automne)

(L'hiver au coeur de la forêt) 

(En attendant d'ouvrir la cabane)

La cabane à sucre

(Course de chiens. La photo sera-t-elle réussie)

 

 

Le 1er, si je me souviens bien, elle l'avait nommé Après la pluie, à Rivière-Ouelle, que nous avons tant aimé dans sa réalité. Elle surtout, je crois. Je l'ai choisi en premier. Pourquoi? Le souvenir, la sensation du chemin, l'odeur, la réminiscence. À mon avis, l'excellence dans ce tableau, ce sont ses ciels, comme à l'accoutumée chez maman, aussi le dessin de la flore et de la pinède.

Est-ce parce que je connais ce chemin? Un défaut de perspective, il me semble, au niveau du quai et même, au premier plan, du chemin lui-même... 

Dans le même esprit, celui des douces réminiscences, cette fois, de vacances de son enfance, Vue sur Kamouraska. Son ciel, toujours sublime, le dessin, évocateur et précis. Quelque défaut de perspective, peut-être, au centre du champ. Mais quelle chaleur dans les jaunes! Du mois d'août, probablement. Jaunes dans lesquels elle innovait ici, comme peintre, malgré que c'était sa couleur préférée, disait-elle.

Enfin selon papa et moi, son chef d'oeuvre : la Cabane à sucre. Ne serez-vous pas d'accord ? Quelle excellence! Non seulement dans ses ciels mais dans l'évanescence de ses ombres mauves ou bleutées sur la neige. Sa perspective de la cabane, parfaite, de même que la sensation de mouvement du cheval attelé. Seuls défauts, puisque jouant la critique d'art, il en faut, la ligne de fuite des arbres, peut-être, au haut du tableau, et un manque de souplesse dans le dessin des personnages de la carriole. 

Note : elle serait déçue, presque attristée de me lire, je crois - quelle implacable critique je suis - mais réjouie que j'aime autant ses trois tableaux qui, sûrement, ont pour longtemps leurs places d'honneur dans mon logis.

30 juin 2018  


Éloge funéraire un peu court dû au manque d''expérience de l'auteure dans cette situation

                   

 

 

 Mère de maman et notre bien estimée grand-mère Guy, née Léda Garneau, autour de 90 ans

 

 

 

Marthe Couillard de Beaumont, autour de 25 ans,

grande amie de maman et soeur de papa.

 

 

 

Quelques frères de maman, et sa petite soeur, Françoise, tenant Louise, bébé

Noël 1953

Les grandes joies et accomplissements : mariages et naissances

 

 

 

Angélique Guy et ses soeurs, co-fondatrices du premier hôpital de La Pocatière

Ca 1860

image tirée de la revue Le Javelier de la Société d'histoire de la Côte-du-Sud, février 2011

 

 

 

 

 

 

Plaque commémorative devant le Domaine d'Angélique, résidence pour aînés de La Pocatière, site du premier hôpital fondée par les soeurs Guy et principalement par Angélique Guy qui s'est dévouée pour la levée de fonds destinée à cette oeuvre caritative.

Images de stèles funéraires de membres de la famille Guy domiciliés à La Pocatière au 19è siècle -

à gauche en entrant dans l'ancien cimetière de La Pocatière, limite est de la localité.

 

Vue sur les résidences des ancêtres de Léda Garneau : Jean-Baptiste et Louis Garneau à Notre-Dame-des-Laurentides, rasées lors de la construction du boulevard  Talbot.

Source : cousine de maman, Liette Garneau, Notre-Dame-des-Laurentides. 2018