En se questionnant

Vendredi dernier 22 novembre, Anne-Marie Dussault, à son émission d'affaires publiques 24-60, a essentiellement tenu une entrevue avec l'ancien président français, François Hollande, et une table ronde à laquelle participaient Dominique Arel, l'un de ses interlocuteurs privilégiés sur la guerre en Ukraine et Justin Massie, un professeur de géopolitique de l'UQAM.

Je parlerai d'abord de ces deux intervenants pour signifier que, se collant complètement sur la politique officielle canadienne à cet égard, ils ne satisfont pas, en tant qu'experts, à la curiosité publique qui a soif de propos justes, objectifs et éclairants, surtout sur le sujet de la géopolitique internationale. En effet, Arel et Massie mettent tous deux de l'avant un narratif lisse, sans aucune aspérités, qui dépeint l'Ukraine comme l agneau innocent qui n'a rien fait pour être agressé par le loup russe, à part avoir voulu devenir membre de l'OTAN et accepté d'installer des missiles à multiples fonctions sur ses frontières avec la Russie et probablement aussi avec la Biélorussie, ce qui, vous l'admettrez, n'a pas pour objectif de leur faire des "bye, bye" de loin.

 

François Hollande, lui, personnage assez sympathique - quand même ce ne serait que par son éloquence, qu'il partage avec bien des Français, soit dit par ailleurs - en remet dans la vasque débordante de la solidarité européenne qui nourrit une animosité sans bornes envers le Kremlin, animosité qui, sans être sans aucun fondement, maltraite les relations interpersonnelles et menace la quiétude de ce continent européen, en proclamant que tout ce que dit le président russe est faux, que ses déclarations sont mensongères, ce qui rend évidemment tout échange avec lui suspect, voire toute négociation impossible puisqu'il mentirait.

Sans trop appuyer sur le fait de la véracité défaillante des propos des politiciens en général, nous avons tous pu assister ici à un certain documentaire présenté plusieurs fois sur les ondes de la télévision où M. Hollande, accompagné de Mme Merkel, assis touts deux avec le président Poutine à une table ronde à peu près grande comme ma main - ce qui m'a semblé incongru pour discuter sérieusement entre présidents de nations européennes  - tutoie à bâtons rompus le président de Russie qui semble soit mal à l'aise, soit amusé de ce qui pourrait être un jeu de dupes devant la caméra, se faisant questionner à "tu" et à "toi" sur un ton familier, tendu de reproches, dans ce qui ressemble à une recherche de confrontation de perceptions ou d'idées.

Étranges personnages que ces présidents qui, tous, semblent nous fomenter une guerre pour laquelle nous payons, à tout le moins.

04-01-2025. Sans oublier ce que l'un d'entre eux, le président des États-Unis, a déclaré au Congrès pour les convaincre d'autoriser un budget de guerre supplémentaire, l'argument commercial selon lequel l'argent prêté ouvrait grande la porte de la vente massive d'armes et d'équipements militaires américains aux pays en guerre, surtout à l'Ukraine.