La part des choses

La Russie ne peut pas être vaincue en Ukraine, assure Poutine à Tucker Carlson | Radio-Canada

Si Vladimir Poutine a voulu se crédibiliser auprès des Occidentaux par son entretien avec Tucker Carlson l'autre jour, ça a été assez réussi puisque, peu de questions semblant avoir été proscrites, à part celle de l'opposition politique en Russie, il a répondu de façon explicite et élaborée pendant plus de deux heures aux questions parfois délicates du journaliste américain. De fait, il a souvent paru, au cours de la 2e moitié de l'entretien, perplexe ou même las, en soupirant sur plusieurs questions et en faisant d'assez longues pauses avant de répondre. Cependant, cet effet est pour ainsi dire détruit par le récent événement, la mort en prison de son plus réputé opposant politique, Alexei Navalny.  

Même si, bien sûr, en tant que président, il est responsable des conditions de détention et de la mort d'un opposant politique bien connu en prison, je ne crois pas à la théorie préconisée ici selon laquelle Vladimir Poutine serait tellement en contrôle de tout, que c'est à son avantage que Navalny soit mort maintenant, 1 mois avant les élections nationales en Russie. Ça ne l'est pas.

Ce n'est pas à son avantage puisque cela rappelle aux Russes que leur démocratie est illusoire. Car, pour s'appeler démocratie, il ne s'agit pas seulement de pouvoir voter mais aussi d'avoir un débat public et des opposants politiques au pouvoir en place, ce qui n'est malheureusement pas le cas des Russes puisqu'ils n'ont pas le choix de leur président qui élimine toute opposition significative.  

 

Justin Trudeau a traité le président de Russie de "monstre". S'il veut ou prétend être juste et équitable, il devrait en traiter bien d'autres de la même façon.

Pourquoi ne le fait-il pas? Parce qu'il a besoin de l'assentiment des gouvernements occidentaux pour le faire. Dans ce cas, il devrait se taire puisqu'il ne peut être équitable et parler de sa propre initiative.

C'est bien sûr Netanyahou qu'il devrait avoir déjà traité de "monstre" par les temps qui courent, car être chrétien et juif en Occident ne devrait pas protéger de toutes accusations justes ou épithètes justifiées.