Ma petite

Elle était décomptée depuis l'hiver dernier, ma petite. Celle qui jouait encore à 15 ans passés avec des bouchons, des boîtes... celle qui me fixait à 5 heures du matin jusqu'à ce que j'ouvre les yeux - sinon, elle déposait doucement sa patte sur ma paupière - celle qui aimait jouer sur le lit avec des vêtements et s'emmêler dedans. Pourtant imperturbable lors de mon retour de voyage le printemps dernier, elle avait plus tard fait sentir la joie de me retrouver par bien des câlins le soir au coucher. Ma belle petite SabaJane.

Tout est si tranquille et silencieux ici sans toi qui, le dernier matin, après avoir manifesté ton malaise, ou ta douleur, a soudainement lâché tes derniers soupirs allongée sur la galerie pendant qu'une femme d'âge incertain, en pyjama à carreaux gris charbon et crème, tendait sa main vers toi, osant une légère caresse et un dernier reproche, comme un murmure, "SabaJane...". Deux sanglots s'échappèrent... lourds et secs.