Un pouvoir vieux comme le monde?

À quoi pensez-vous? La solidarité. Solidarnosc. "So-so-so, Solidarité" des syndicalistes québécois.

Mais quand cette recherche de solidarité devient-elle illégitime ou même tordue?

Quand la cause sert un tout petit groupe? Quand l'objectif n'est pas souhaitable? Ou quand il sert les plus nantis ou un groupe socialement, politiquement ou économiquement influent?

Par exemple, lorsqu'un individu sollicité pour signer une pétition qui réclame légitimement des services négligemment non fournis, sur un ton faraud, déclare qu'il allait mobiliser son réseau de contacts inconnus et non identifiés pour aller à l'encontre de ce que la pétition requiert légitimement et nominativement. Quand le citoyen mal éduqué ne différencie pas le légitime de ce qui ne l'est pas. Quand les "solidaires" se mobilisent pour soutenir soit un membre de leur groupe ou même quelqu'un en dehors de leur groupe social, alors que le comportement de ce dernier est fautif et indésirable. Mais, ce motif est apparent car il en cache un autre: celui de faire partie d'un groupe qui, au besoin, les protégera si jamais ils en avaient à leur tour besoin, et cela, que ce soit dans un contexte légitime ou pas.

Pour défendre le protégé, il y a différents moyens: les positifs, le valoriser lui et ce qu'il fait, et les négatifs, discréditer ceux perçus comme opposants, ici les pétitionnaires, par le vrai ou par le faux. Les deux s'avèrent efficaces, car les gens sont crédules, qu'ils fassent partie d'un réseau ou pas. À moins qu'ils soient avertis à l'encontre de quelqu'un ou à moins que les personnes impliquées soient socialement influentes, ils croient ce qu'on leur raconte par paresse intellectuelle ou plus souvent parce que cela les met dans une position confortable de solidarité avec ceux qui racontent quoi que ce soit. Tout sauf être isolé et vulnérable. Comme si on assumait toujours qu'être isolé, c'est être vulnérable, donc que l'entourage ou le groupe peut être agressif et injuste. Wow!

 

De toute façon, de quelque côté qu'on soit, l'éthique est toujours en cause et c'est l'objet de ce commentaire-ci. L'éthique de demander et de défendre ce qui est vrai, juste ou légitime et non pas de faire le contraire. L'éthique  liée à la moralité de la démarche, à la justesse et à la légitimité de cette démarche.   

 

De même, un patron qui interfère trop souvent dans le travail de son employé en profitant abusivement de sa position d'autorité est aussi un problème moral, et encore plus s'il le fait volontairement, par besoin narcissique ou encore par provocation en tentant de vérifier des rumeurs, et c'est là que cela redevient le problème moral de membres d'un groupe social.

 

Existe-t-il chez nous une "Cancel Culture"? Bien sûr. On n'en parle pas, car, chez nous, on se croit supérieurs aux Américains qui véhiculent et discutent de ce concept. Je les écoute souvent:. Ne serait-on pas aux États-Unis tout simplement plus transparents et honnêtes?

Considérant l'historique syndicale d'ici, ne pourrait-on admettre que la "cancel culture" a existé dans les années 60 et 70 et qu'alimentée par une envie populaire qui resurgit parfois, elle demeure sous-jacente dans notre société?

Car, ici, il est courant de se conformer à l'entourage en occultant ses prétendues et proclamées valeurs, en reniant des positionnements auparavant affirmés, et surtout, en trouvant cela tout à fait défendable et normal, puisqu'on S'ADAPTE, dit-on. L'adaptation ou le conformisme social et professionnel, valeur valorisée entre toutes puisqu'elle permet d'assujettir les individus à un courant de pensée venant des leaders ou des autorités, sans juger s'il est souhaitable ou pas.

Personne n'en parle ou ne l'admet? Normal, puisqu'à peu près tout le monde le fait, nos valeurs québécoises à résonance sociale étant par ordre de pratique et d'importance:

le travail ou l'ambition,

la réussite financière ou l'argent, puis

la bonne entente ou la courtoisie et

le conformisme social et professionnel.

Seulement après viennent:

le respect de ses propres valeurs ou l'intégrité, SI cela ne nuit pas aux précédents, puis l'honnêteté souvent ignorée et bafouée par tous en situations délicates professionnelles ou sociales.