Où il est question de sensibilité au comportement "violent"

Sujet délicat et subjectif s'il en est. Je prends une pause de mes rénos, car j'écoutais ce matin Julie Snyder se positionner, à l'émission Du côté de chez Catherine, sur les réactions à la violence psychologique ou même physique, a-t-elle dit. En rappelant que je suis psychologue même si je n'y ai pas fait entièrement carrière, le jugement et la perception du comportement par la personne elle-même dépend essentiellement de quatre critères: l'âge, la personnalité, l'expérience vécue et le contexte social ambiant.

D'abord et avant tout, à 8 ans et moins, tout comportement agressif ou violent peut être problématique. Quoique même ici, le critère personnalité entre en ligne de compte mais beaucoup moins que plus tard. Évidemment, plus la victime est âgé-e, moins le comportement violent n'aura d'impact. 

Ainsi, une personnalité pas trop impressionniste, même si exposée directement ou indirectement à quelques comportements dits violents - parce qu'encore là il y a des nuances - en ressentira l'impact plus ou moins fortement mais pourra le tolérer sans trop de dommages si elle en connaît les causes ou a en général une bonne relation avec cette personne. Cela, à moins que ces comportements soient fréquents ou intenses.

Une personnalité plus sensible qui sent qu'elle pourrait en être meurtrie pour des années, comme un enfant par exemple, mais pas toujours - cela peut être une personne qui a elle-même subi des comportements violents, surtout s'ils ont été soutenus - sera très sensibles à leur réapparition et pourrait y réagir fortement.

Y réagira fortement, et c'est ici qu'arrive le 3e critère, le contexte social ambiant, surtout si ce comportement est ouvertement condamné par l'entourage ou par la société à ce moment. Car les gens, même adultes, s'enlignent souvent sur les mouvements sociaux ou les idées ambiantes pour juger leur ressenti et pour le valider. Par exemple, dans le contexte actuel, la norme ambiante est de juger sévèrement un homme qui lit mal le "noui" ou plutôt le ouinon" de la femme qu'il désire en prenant pour acquis qu'il a fait exprès pour ne pas comprendre.