Sur l'usage du terme 'complotiste"

Je ne sais pas si vous êtes d'accord mais pour moi, le terme "complotiste" est galvaudé et surtout utilisé comme étiquette injurieuse pour tout groupe ou personne critique du système économique occidental, surtout lorsque c'est un ou des "quidam" qui en sont les cibles. C'est facile mais pas glorieux, on s'entend.

Ainsi, j'adresse le point de vue articulé et informé de la journaliste et chroniqueuse Natalie Elgrably - publié dans le Journal de Québec/Montréal ce vendredi 27 mai et joint ci-bas- tout spécialement à Mario Dumont, animateur de l'émission Mario Dumont à LCN, qui, cette semaine, avec ses analystes eux-mêmes chroniqueur et chroniqueuse, Vincent Foisy et Emmanuelle Latraverse, ont, avec une attitude définitivement narquoise, bien ridiculisé des gens ou des groupes en les qualifiant de "complotistes" avec irrespect et beaucoup de légèreté. Évidemment, les personnes en cause ne sont ni des présidents-es de compagnies ni des politiciens-es de haut vol.

Rappelons que M. Dumont, traditionnaliste à tout le moins sur le plan économique, qui a reçu une formation convenue en sciences économiques, pourrait être qualifié d'économiste de droite.

Par ailleurs, homme pragmatique à l'esprit de synthèse remarquable, il l'est tout autant par son empathie, son sens aigu de la communication, la qualité de traitement de ses dossiers destinés au grand public.

Je désire aussi signaler que si j'approuve le point de vue de Mme Elgrably concernant  l'usage du terme "complotiste", je ne suis pas en accord avec elle concernant M. Poilièvre qui, depuis le début de sa campagne au poste de chef du Parti conservateur du Canada, a mis de l'avant des idées incongrues sur au moins quelques sujets.

Pierre Poilievre a récemment déclaré que, s’il est élu, son gouvernement refusera de participer aux rencontres du Forum Économique Mondial.

Ses propos lui ont valu l’étiquette de « complotiste ». 

Comme c’est souvent le cas, cette accusation est l’arme qu’utilisent certains pour éviter les débats d’idées avec des libres penseurs infiniment mieux renseignés qu’eux. Or, Poilievre a parfaitement raison de désapprouver cette grand-messe annuelle. 

Paradigme

Le FEM est une ONG constituée d’instances non élues et financée par des méga-entreprises privées. Son ambition est de créer un monde meilleur, lutter contre les inégalités et protéger l’environnement. Quoi de plus honorable, me direz-vous ? Toutefois, ce n’est pas la fin qui inquiète, mais plutôt le moyen envisagé.

Pour « réinitialiser » le monde, le FEM veut convaincre les États d’adopter un nouveau paradigme inventé en 1971 par son fondateur, Klaus Schwab, soit le « stakeholder capitalism », ou capitalisme inclusif. Essentiellement, cette idéologie est une forme de collectivisme. Et, comme tout collectivisme, elle convoque la planification centrale, laquelle nécessite l’obéissance de toute la population. Or, la soumission n’étant jamais unanime, la coercition est l’indispensable alliée du collectivisme.

Utopiste

Schwab n’est pas le premier utopiste à imaginer un virage politico-socio-économique d’inspiration collectiviste.  

Pensons au Grand bond en avant instauré par Mao en 1958. Ce fut un désastre économique provoquant des famines historiques responsables de 35 millions de morts.

Pensons également aux 6 millions de morts lors des famines causées par le Grand tournant de Staline en 1929.

Certes, Schwab n’est ni Mao ni Staline.  

Mais il faut se méfier des guérilleros du collectivisme et des idéologues qui, convaincus de leur supériorité intellectuelle, veulent entraîner l’humanité dans leurs élucubrations. L’histoire a montré la tournure que leurs ambitions peuvent prendre.  

Ça, Poilievre l’a compris. Il distingue la fin et les moyens, et il sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Il n’est pas complotiste. Il est lucide et prudent !