ICI... Radio-Canada! À Moscou

Nous venons d'apprendre que le bureau de Radio-Canada à Moscou devra fermer, tel que requis par le gouvernement de Russie, pour cause de propos journalistiques canadiens propagandistes, en plus du refus par le CRTC d'accepter la diffusion de la chaîne de télé russe RT  sur le territoire canadien pour ces mêmes raisons.

 

Suite au discours du président de Russie le 9 mai dernier, discours appréhendé ici de longue date, plusieurs commentateurs et journalistes de chez-nous, à ma surprise incluant ceux et celles de Radio-Canada Montréal, se sont demandé pourquoi Poutine n'avait pas agi et parlé tel que prévu par les experts, disaient-ils et elles, en faisant, devant le peuple russe, la déclaration d'une grande victoire en Ukraine, en plus de déclarer la guerre totale à ce pays. Quelqu'un a osé en conclure, et cela a été déclaré en ondes à l'un des téléjournaux de Radio-Canada, qu'il ne l'avait pas fait dans le but - calculé - de déjouer les prévisions occidentales. 

 

Après maintes accusations souvent non démontrées au public de façon transparente et factuelle, après le dénigrement, le mépris et les récentes injures américaines, et tel que le McCarthysme vous l'avait annoncé il y a plus de 70 ans, tous les reportages sur la guerre en Ukraine véhiculent le même message sans nuances: "la brute communiste russe est en marche. Tout le monde aux abris! " De l'OTAN, bien sûr, qui, après la dissolution de l'Union soviétique, a installé des missiles pointés vers la Russie aux frontières est des pays baltes.

Alors, pensez-vous encore qu'il n'y a pas de propagande occidentale à l'encontre du régime communiste russe et de son président? Si oui, c'est qu'ayant peu ou pas d'intérêt pour ce qui se passe ailleurs, vous ne faites que gober.... et encore gober.

D'autre part, il n'y a bien sûr, chez-nous, pas de dépendance des médias envers le gouvernement; il n'y a parfois, sur certains sujets qui suscitent la passion ou la peur, seulement qu'une idée qui fait presse commune.

Ainsi, devant la véhémence partagée, j'ai vu des journalistes avoir peine à exprimer publiquement une vue divergente de la situation en Ukraine, ou tout simplement différente. Car à certains moments, la tyrannie s'exerce au niveau des idées ou des perceptions par des groupes humains et non pas par le gouvernement ou par la direction. Dictature du prolétariat?

 

Comme je l'ai déjà souligné dans un autre commentaire, dans certains groupes non régis par le code d'éthique d'une corporation professionnelle, il peut en coûter quelque chose sur le plan de l'acceptation sociale, et conséquemment sur celui de la carrière, à quelqu'un qui se distingue par son style, sa personnalité, ses intérêts, ou même par son langage. À moins que le-a directeur-trice ne l'apprécie. Et là je ne parle pas des immigrants-es dont la plainte pour racisme ou discrimination est crainte par plusieurs.

En résumé, non, ce n'est pas le gouvernement fédéral ni provincial qui définit les reportages.