Quand les oiseaux s'envolent... Ou la "diplomatie" américaine (Mise à jour du 28 février)

Kiev: une envolée d'oiseaux effrayés sur un fond de ciel d'acier?

Mais ce n'est pas un ton ni un contenu lyrique que je choisis aujourd'hui pour traiter des ratés qui ont servi de préludes à ce conflit.

Ce qui me questionne, c'est le ton sévère et intransigeant, voire provocateur, adopté depuis quelque temps par le président Biden dans ses échanges soi-disant diplomatiques avec le président Poutine. Ce pour quoi un entretien de la dernière chance prévu ce jeudi avec un diplomate français a été annulé. Un ton présomptueux et des propos arrogants sous-jacents du type: "Nous, Américains, sommes toujours les plus forts et vous le constaterez sous peu". Un ton et des propos qui peuvent très bien avoir provoqué un durcissement de la position russe dont le président, encore ouvert aux échanges malgré la présence de ses chars d'assaut à la frontière ukrainienne, se comporte en monarque absolu dans un régime monarchique européen du 17è, 18è siècle, comme l'a probablement justement mentionné Vladimir Fédorovski, écrivain et ancien diplomate russe, sur les ondes de RDI il y a quelques jours. (le lien joint ci-bas date du 28 février alors que c'est quelques jours avant ça que je l'ai entendu)

 

Devant la situation, peut-être constatant la tournure des états d'esprit, la médiation du Président Macron est, à mon avis, intervenu trop tard. Pourquoi si tard, puisque les Français sont les diplomates par excellence? Rappelons-nous, suite au retrait des États-Unis de l'OTAN effectué par le président Trump - qui voulait que les nations européennes fassent leurs parts qui, jusque là, incombaient principalement à l'Amérique - le président Biden l'a rejoint à nouveau depuis son élection. Très bien. Sauf que, rejoignant l'OTAN, les États-Unis sont-ils redevenus son principal pourvoyeur et décideur? Les autres nations européennes se contentant d'un second rôle, tout en profitant de la protection militaire venant essentiellement des États-Unis aussi basés, rappelons-le, en Allemagne et dans les pays baltes. Présence de l'OTAN sur la frontière ouest de la Russie qui non seulement agace mais apeure, pour ainsi dire, le président de Russie. Vous trouvez ça insensé puisque l'OTAN, c'est essentiellement nous, l'Occident? Vous n'avez aucune velléité d'empathie transculturelle: vous n'avez pas de prédisposition à la diplomatie. D'ailleurs, quelle nation, déjà, en 1963, n'a pu supporter, avec raison, la présence de missiles russes à Cuba et a bien passé proche de déclencher une guerre affectant tout le continent américain, nord et sud? Je vous le demande.

 

Le plus important est que les Ukrainiens, dont il est difficile de nier l'identité nationale puisqu'au cours des siècles ils ont développé une langue distincte, ont voté pour leur indépendance nationale et ont déjà un gouvernement élu. Mais voilà, le président russe n'a aucune velléité de devenir démocrate; il est territorial et nostalgique de "la bonne vieille Russie", comme la désigne la littérature classique russe, et de son territoire. 

 

Mise à jour. 28 février

 

Navrant. Navrant d'avoir entendu en fin de semaine dernière le président américain, M. Biden, qui, ayant enfin trouvé, suite à la déplorable attaque du gouvernement russe contre l'Ukraine, une raison valable de le faire, a déclaré - pas dans ces mots-ci mais l'équivalent -  qu'il allait détruire le dictateur russe et son gouvernement par toutes sortes de moyens.

Que devrions-nous en retirer? Que, contrairement à ce qui s'est passé dans ce cas-ci, la diplomatie internationale ne devrait jamais s'exercer par le biais du président américain quel qu'il soit? Puisqu'ils sont plusieurs présidents - faut-il les nommer - à avoir déclenché au XXè siècle, parfois sous des prétextes fallacieux - tel celle de l'Irak déclenchée sous le prétexte "d'armes de destruction massive" qui se sont avérées n'exister que dans la tête d'Américains névrotiques, ou pire - des guerres territoriales lointaines, idéologiques, intéressées et désastreuses qui faisaient fi de l'histoire lointaine de civilisations millénaires que nous avons bien du mal à comprendre, et surtout, dont nous n'acceptons pas les modes de gestion des peuples comme faisant partie du monde. 

 

Ne faut-il pas déplorer le rôle secondaire ou trop discret tenu par les nations d'Europe dans les prémices du déclenchement de cette invasion russe de l'Ukraine? Tout se passe comme si les Européens ne pouvaient oublier l'inestimable et salvatrice intervention des États-Unis lors de la 2è Guerre mondiale , et c'est probablement une autre raison, en dehors de celle de l'omniprésence américaine dans l'organisation de l'OTAN, pour laquelle ils sont si tolérants devant les malheureuses interventions répétées des gouvernements américains dans le monde.

Car l'effet que les gouvernements américains semblent bien avoir dans la dynamique internationale est celle de former et d'entretenir deux clans, d'ailleurs comme cela se passe chez eux dans leur nation, Démocrates et Républicains s'affrontant très souvent âprement. Hormis le caractère amical ressenti lors de contacts interpersonnels, ce sont des batailleurs qui ont intrinsèquement besoin de se mesurer aux autres et de gagner coûte que coûte et quoiqu'il en coûte, autant à eux qu'aux autres