Une vision en tunnel

Je me demande quelle est la vision portée par ce projet, dit-elle, peut-être candidement (Claire Bolduc à Zone Économie, 17 mai 2021)- j'ai bien dit "peut-être".

Une vision? Est-ce que chacun ne voit pas que la volonté de satisfaire la légion de dynosaures motorisés de Québec et les bonzes qui leur font écho pour gonfler leurs cotes d'écoute radiophonique remplace toute vision? Et les satisfait avec pugnacité, entêtement - le ministre l'a dit, ils procéderont quoi qu'il se dise- comme le cheval derrière ses visières, comme l'homme qui cherche à atteindre le bout du tunnel.

La lumière au bout du tunnel ? Avec ces gouvernants, la verra-t-on? Parions que non. La seule chose qu'on verra sera des processions de camions descendant du Lac-St-Jean ou de Charlevoix - car ceux venant de l'ouest prendront encore les ponts - ce sera nos comptes de taxes et plus tard,  l'étalement urbain sur la rive sud avec les effets que l'on connaît tristement dans le nord de la ville de Québec, la diminution de la qualité de vie et de l'environnement, la perte de quiétude et de terres agricoles, et quoi encore?

 

Une vision d'avenir? Pouah! pensent-ils, avec désintérêt, voire mépris caché envers ces pauvres ignorants de la chose économique.  

Mon opinion: leur vision est celle du développement économique régional traditionnel avec ses cohortes de camions, ses parcs industriels et son je-m'en-foutisme de  la pollution des sols, de l'air et de la quiétude des citoyens. Voilà quelle est leur vision: l'enrichissement à ce prix.

La dimension humaine et la qualité de vie, ces gens connaissent pas. Le défi de traverser le boulevard Guillaume-Couture, une menace à la sécurité publique, en tout cas celle du piéton et du cycliste, ne connaissent pas non plus. Etc. La liste est longue.

Mon idée est que nous devons exploiter d'autres formes d'enrichissement dont une a déjà été mentionnée pour Bellechasse, région au passé agricole près de Québec: des forfaits régionaux, culturel et patrimonial, appuyés par une intéressante offre d'hébergement et de restauration, voire de traiteur s'ils veulent recevoir des assemblées régionales, des mariages et fêtes diverses.

Développer les produits du terroir, l'originalité régionale, ça, c'est dans l'air du temps. C'est ce que les gens de chez-nous et d'ailleurs recherchent présentement, ce pour quoi ils sont prêts à payer.  

Quant à Lévis, je les laisserais voir mais je ne les aurais certainement pas accablés d'une verrue assourdissante et monstrueuse, bientôt conspuée, mais aurais plutôt privilégié, au niveau du boulevard  Couture que j'aurais certainement domestiqué - la bête - la prolifération d'une panoplie de services et de commerces à caractère régional tournés vers la desserte de la rive sud, disons comme ça, de Montmagny à Lotbinière, donc circulant majoritairement d'est en ouest et vice-versa, tout en protégeant  l'indéniable charme "petite ville rurale prospère" du Vieux-Lévis.

Qui me connaît sait que ce n'est pas que je m'y connaisse sur le sujet mais quant aux camions et vannes qui seront, selon le plan gouvernemental de l'heure, de plus en plus omniprésents et nuisibles - même électriques, leur poids défoncera encore les routes - je les verrais faire le transit de marchandises à partir des gares de trains de la région, trains qui auraient amenées les dites marchandises de nos ports fluviaux ou des États-Unis, vers les commerçants et entrepôts locaux. Ainsi, ces poids lourds de la route feraient moins de millage en dehors de leurs régions respectives, moins de dommages aux routes, moins de nuisance sur ces dernières et moins d'accidents et de dangers routiers divers.

Selon cet objectif, les chemins de fer résiduels et les voies d'accès aux gares qui restent devraient être protégés, car il faudrait beaucoup développer ces voies d'accès, les espaces de débardage, de triage et autres.  

Mais voilà, j'ai présentement la main levée en visière au-dessus des yeux et, face aux visées de nos gouvernants, je cherche la lumière...... au bout du.....