POUR ou CONTRE la liberté d'opinion?

Remarque du 31 mars: Le recteur de cette université, Jacques Frémont, s'est aujourd'hui positionné contre les préjugés ethniques. Plusieurs sont assurés que c'est au sujet de la déclaration du Pr Attaran la semaine dernière, probablement. Mais M. Attaran dit avoir fait cette déclaration en se basant sur son expérience à l'Université d'Ottawa: il ne se basait donc pas sur des préjugés mais sur son expérience professionnelle. L'expérience et les préjugés, ce n'est pas la même chose. Les préjugés sont des idées justement non fondées sur les comportements, ni sur les faits observés; ce sont des idées prises pour acquises et reçues la plupart du temps de sa famille ou de son entourage social. Comment le recteur Frémont ne fait-il pas la différence?

 

24 mars. S'il avait tort pour le premier cas, celui de la liberté académique qu'il a sérieusement bafouée, le recteur Frémont de l'Université d'Ottawa a tout à fait raison dans le second cas, celui du professeur qui, à titre personnel, même en tant que professeur universitaire, a exprimé son opinion publiquement sur un réseau social, même si elle est choquante.

Oui, c'est une démarche tendancieuse à cause de son statut de professeur mais il faut trancher sur la question du pour ou du contre la liberté d'expression. Et je pense que sa liberté d'opinion en tant qu'individu prime sur le joug que certains voudraient lui voir porter à cause de son statut professionnel et de la crédibilité, inscrite dans notre époque, que son université désire avoir. Prôner le contraire muselle la personne dans sa vie privée, brime tout à fait sa liberté de parole et surtout, surtout, place au-dessus de tout les limites à ses droits fondamentaux imposées par son employeur dans son milieu de travail en l'étendant à sa vie privée et sociale. C'est prétexter que, même en dehors de l'université, le professeur la représente tout le temps. Hem... Discutable.

En fait, ne pas laisser d'espace privé à un individu en dehors de son travail et lui faire porter partout son statut professionnel n'est pas seulement porter atteinte à ses droits comme personne, c'est lourd et finalement inhumain. 

Museler quelqu'un dans sa vie privée en tant que professeur, c'est comme dire que tout le monde va adhérer à ce qu'il dit parce qu'il est professeur universitaire; c'est mésestimer l'indépendance d'esprit des gens.

Dire qu'il s'exprime publiquement parce qu'il recherche l'attention et le vedettariat, même si c'est à l'encontre d'un personnage public élu, c'est nier son besoin humain de s'exprimer vis-à-vis ses semblables, même publiquement, puisque c'est l'usage de le faire par les temps qui courent, et lui prêter bêtement des états d'esprit qu'il n'a pas nécessairement. 

 

La société, plus que jamais, a besoin de liberté, qu'elle soit d'opinion ou tout autre. Pour moi, même s'il avait dit la même chose dans sa classe, c'était acceptable. C'est une opinion et les étudiants universitaires sont capables d'avoir la leur. Si, dans le même cadre, il cherchait à convaincre en plaidoyant et en présentant dans ses cours un argumentaire élaboré dans le but de convaincre, ce serait autre chose. 

La liberté d'opinion et d'expression, on est POUR ou on est CONTRE. Choisissez!