J'ai voulu parler des gens. Pas des jeunes en particulier, des adultes davantage. Pourquoi? Parce qu'ils ont tout ou presque: de l'aisance, une maison, ou deux, des voyages, la plupart du temps, des choix à faire, multiples, une famille, des enfants, des petits-enfants... et ils se plaignent, de la pluie et du beau temps - les météorologues le savent, eux qui reçoivent de nombreuses plaintes lorsqu'ils annoncent des nuages ou de la pluie. Puis ils fuient vers la Floride frapper des boules de criquet, jouer aux cartes avec les amis-es, se promener avec des sacs de courses divers ou, bien sûr, marcher sur la plage dans du sable qui s'enfonce... trop mou, pensent-ils.
Pour nous séduire et nous amuser ici chez nous, nos représentants paternels communs nous offrent parfois des stades, de baseball et autres, du sport et des jeux, de la culture, des musées, des concerts et du théâtre, et c'est bien. De moins en moins gratuits d'ailleurs, hein, mais c'est bien quand même.
Mais les gens, de plus en plus aisés et heureux, n'aiment pas que le monde qui leur appartient ne corresponde pas à l'image qu'ils aiment s'en faire et ainsi sont sévèrement attristés, voire meurtris et déprimés, de voir des images qui crèvent leurs illusions ou d'entendre des nouvelles choquantes le concernant.
Le peuple est triste et a besoin de baisses d'impôt, de plus de sports et de culture pour oublier, et c'est presque normal.
Mais voilà qu'en voyant ce petit robot sur Mars, il se prend à rêver de fuir, de s'envoler, comme il rêvait étant enfant en écoutant son parent lui raconter une jolie histoire. Oui, pense-t-il, c'est ça, nous irons sur Mars fuir cette décevante Terre qui nous trahit, qui brunit, grisonne et s'embrunasse, qui, fragilisée, se dérobe sous nos pieds. Fuir nos semblables qui nous montrent d'elle, et surtout de nous, des images effarantes de gens qui se pointent, non pas du doigt, mais de l'arme aux coins des rues. Même si ce n'est pas chez nous, cela nous éclabousse, cela nous avoisine, cela nous fait peur.
Fuir... Fuir vers l'avant. Mais où, se demandent les adultes. Nous irons sur Mars, comme dans une évasion, comme dans un rêve, comme dans "Le rêve magique". Écoutez vous-même.