L'État de droit, oui, mais...

...je le questionne et je VOUS questionne. Le point de départ de cette réflexion est d'abord, venue du fait que nous ayons eu besoin d'aller en cour pour nous faire dire qu'il était illégitime, et pas bien du tout, de cibler un jeune handicapé, même célèbre, en se servant de son image pour faire des blagues dans un spectacle supposément humoristique. Dans ce cas, me direz-vous, ce sont les humoristes qui, craignant pour leur absolue liberté d'expression, ont eu besoin de se faire mettre les points sur les "i" et les barres sur les "t". Il est vrai que c'est pour des questions majeures qui ne font pas unanimité dans nos sociétés aux idéologies diverses que l'on a recours aux tribunaux. Mais je fais tout de même la réflexion qu'il me semblerait fort instructif et productif de se demander ce que nous apporte et nous enlève ce fameux État de droit tant préconisé. "De l'argent, ça nous enlève de l'argent", diront les gens. Oui, mais encore. D'autres sont sûrement mieux placés que moi pour y réfléchir, mais il me semble qu'on devrait imposer des limites d'exercice à cet État de droit. Il est vrai qu'on a déjà créé la médiation, les ententes hors cour, le JuriPop. Très bien. Mais encore. Entre autres, que penser de ce DPCP qui trône au sommet de la société et que personne ne peut questionner ni confronter, non plus que de remettre en question les décisions? Ce poste est-il vraiment si indépendant, rigoureux et intègre que personne ne peut le voir ni le questionner? Et à qui parle-t-il au juste, le DPCP, si ce n'est à personne? Oui, je sais, à d'autres avocats. Mais ce système où tout se passe derrière des portes closes est-il vraiment la panacée de nos sociétés? Et ces enquêtes touchant des acteurs de notre État invalidées par les autorités judiciaires suite à des fuites, mais par qui, à des délais trop longs, mais à cause de quoi? Et ces enquêtes policières dont les mécanismes soi-disant marqués par la rivalité sont gardés obscurs et incompréhensibles pour les citoyens-nes! Je vous questionne. Je nous questionne:

L'État de droit est-il, en Occident, la nouvelle religion, sacro-sainte, au-dessus de tout questionnement, et imputable à personne, sauf à elle-même, ses membres partisans?