Composer avec les dits "complotistes"

Cette semaine, et ça a été désolant d'entendre ça, après avoir parlé d'eux depuis des mois comme de marginaux ignorants, quasi illettrés et dépourvus de toutes sortes de façons, on a pensé consulter un spécialiste qui a défini les "complotistes" comme étant déséquilibrés ou narcissiques. Alors, comme soulagée, l'animatrice s'est exclamé : Merci de nous éclairer, M. X.

Vraiment? Faut-il être déconnectés de la réalité du terrain, évidemment pas de celui que l'on occupe nous-mêmes, pour adopter aussi facilement une conception déshumanisée et dégradante pour définir une si large portion d'une population vivant dans une nation vaste à s'y perdre, quand même ce ne serait que par le nombre, en plus d'être aussi néolibérale que les États-Unis d'Amérique avec leurs programmes sociaux anémiques!

Déconsidérer et discriminer d'une façon aussi arrogante et dégradante toute une portion de la population qui veut faire entendre sa voix n'est pas seulement choquant, c'est stupide. En effet, comment comprendre et se rapprocher de gens qui ont des vécus ou des visions différentes si on les voit et si on les nomme de cette façon? 

Une société solidaire doit comprendre ce qui la divise, écouter les différences, appréhender la vision des autres, leurs vécus et surtout sur quelles bases ces aspects s'appuient. Et jamais définir et camper les gens dans des épithètes offensantes et divisives. À   moins, bien sûr, que, consciemment ou pas, on cherche à se distancer, à se distinguer, convaincus que nous sommes du bon côté de la vie et de l'histoire et bien décidés à y rester, sans approcher ceux qui, selon nous, n'y sont pas, en les laissant de leur mauvais côté, à eux.