Personnellement, je crois de moins en moins à l'interprétation de ce qui se passe aux États-Unis via la notion de "populisme", interprétation préconisée par maints et maints chroniqueurs et journalistes d'ici et d'ailleurs. J'associe plutôt ce qui se passe là-bas à un vigoureux mouvement fondamentaliste et traditionaliste le plus souvent représenté par le Parti républicain et ici par Donald Trump.
Et ce serait Fox qui, le soir et le soir seulement, reflète exclusivement cette option. Non seulement l'émission du samedi soir, The next revolution, et toutes celles de Hannity, à 21 heures les soirs de semaine- et, oui, de même que celle de Mark Levin, Life, liberty and Levin - fait état de dissensions idéologiques semblant irréconciliables parmi nos voisins du Sud, mais tout ce qui se passe là-bas tend à faire paraître Donald Trump non pas comme l'initiateur d''un mouvement constitutionaliste américain, mais plutôt comme le représentant élu de groupes de pression conservateurs, ethno-centristes, traditionnalistes déjà existants, voire de la renaissance du mouvement "whig" aux États-Unis, à moins qu'il n'ait jamais cessé.
On a aussi dit que les institutions américaines sont assez solides pour contrer ces positionnements divisifs et contestataires, mais affirmer cela n'est-il pas placer le pouvoir et l'autorité des institutions devant le choix de la moitié des électeurs-trices américains-es en semblant ne pas respecter ce positionnement, s'il s'avérait soutenue?
Ce discours de la suprématie des institutions sur tout et sur tout le monde, discours au nom duquel certains représentants institutionnels peuvent être prêts à intimider, est un discours auquel on assiste d'ailleurs de plus en plus en Occident et qui résonne bien étrangement dans des nations démocratiques.
L''esprit démocratique, si cette division américaine persistait dans la prochaine décennie, ne voudrait-il pas reconnaître la volonté de ces deux identités idéologiques et, avant de s'affronter - je sais qu'ils ne le feront pas mais - de scinder ce pays dont les valeurs et les rêves s'opposent présentement complètement, en tout cas en apparence?