Ne..ne..ne.. blancs d'Amérique

...qu'il serait malvenu de nommer, selon le premier ministre canadien. Cependant, quoiqu'illégitime et si grossièrement inapproprié que je n'en ai pas lu le contenu, je le nommerais tout de même si je voulais le commenter.

Même en milieu ouvrier québécois, canadien ou américain plongés dans les mêmes conditions dans les années 1930, rien n'équivaut aux conditions des Noirs américains d'avant et même d'après l'abolition de l'esclavagisme aux états-Unis. Préconiser le contraire, en présentant toutes les apparences de l'ignorance, a quelque chose d'abusif et de présomptueux. À   moins, bien sûr, que l'auteur ait usé d'un euphémisme en adoptant ce titre; il faut lui en accorder la possibilité.

Au niveau interpersonnel, ne pas parler d'un épisode de vie traumatisant pour quelqu'un touché par un drame ou par une histoire familiale, bien sûr. Quoiqu'en parler ne blesse pas nécessairement. Au contraire, cela pourrait démontrer une reconnaissance de ce que la personne a vécu. Cela pourrait plaire d'en parler, tout dépendamment de la manière, évidemment, et surtout des dispositions des personnes concernées. 

 

Ce n'est pas immanent chez moi de ménager les sensibilités historiques, et non pas personnelles, de gens en bâillonnant la réflexion productive de la collectivité sur un sujet, et encore moins dans un milieu universitaire. Aussi ai-je trouvé navrant ce mouvement qui refuse à des étudiants universitaires la mise en contexte d'une position historique raciste et le partage de sentiments et de vécus entre des esprits culpabilisés, et non pas coupables, et les âmes encore souffrantes de descendants des victimes, soit probablement des arrière-arrière-grands-parents, si ce n'est pas des ancêtres de leurs voisins-es.

Cependant, à la réflexion, je comprends le recteur qui ne veut pas en récolter dans son institution des froids, mésententes et peut-être des affrontements, même si je ne l'approuve pas. 

Par ailleurs, de la part des descendants des victimes, les manifestations contemporaines de racisme étant devenues plutôt rares dans notre société, il faut réaliser que brandir une sensibilité exacerbée 100 ans plus tard est une formidable outil de censure - intimidation serait-il trop fort - à l'égard de leurs concitoyens et à celui de leur pays adoptif.