Raisonnement sur la pandémie

La contagion, même si on ne la voit pas près de nous, c'est important. Cependant il est clair pour moi qu'obliger les gens à porter quelque chose, en particulier au visage ou sur la tête, est une atteinte en soi à leur intégrité personnelle et à leurs droits.

Pour moi, la crainte d'une épidémie, plutôt qu'une épidémie réelle, c'est à dire où une proportion significative de la population est atteinte - actuellement nous avons grosso modo 0.001 % de gens atteints -  justifie cette atteinte à nos droits fondamentaux.

Non spécialisée dans le domaine, je me fie aux spécialistes qui, ont déclaré ce virus très contagieux et, dès lors, ont craint dès le début une flambée des cas. C'est pourquoi, depuis le début des consignes, je porte le masque dans les endroits fermés et publics. 

La possibilité évoquée pour les policiers d'entrer chez les gens qu'ils soupçonneraient de tenir chez eux de grandes réunions sociales, c'est tout autre chose qui ne pourrait se justifier que si nous étions en épidémie majeure, patente, ce qui n'est pas le cas, car nous sommes seulement que dans la crainte cette situation. Là-dessus, je suis si heureuse de constater que la ministre de la Sécurité publique pense de même.

 

Face à cette crainte des autorités et sur une autre plateforme, demeure la liberté de perception et d'opinion. À   cet égard, notre société a toujours claironné que ce droit sera respecté jusqu'aux limites déterminées par la violence ou par l'incitation à cette dernière. Ainsi, place à Radio X, et autres du genre, aussi longtemps qu'ils respectent cette limite. Et probablement celle aussi de la véhémence répétitive de propos incitant à une option particulière, comportement auquel j'ai assisté déjà sur les ondes d'une autre radio privée et qui ressemble fortement à celui régulièrement pratiqué dans les états autocrates par ezemple en Chine, au temps de Mao Tsé Tung. 

Si l'on revient au cas récent de Radio X, ces derniers jours, on leur a reproché de faire valoir sur leurs ondes des intervenants sceptiques ou mêmes "complotistes" - d'ailleurs, ce terme n'est-il pas galvaudé par les temps qui courent et servi à toute sauce récalcitrante au port du masque?

Les gens de Radio X et autres, il est clair, ont droit à leur position, ont droit de l'exprimer, même en ondes, et ont le droit d'inviter des gens qui la partagent, il me semble, aussi longtemps qu'ils ne présentent ni comportement autocratique ni incitation à la résistance violente.

La Ville de Québec qui craint que les auditeurs se rallient à des positionnements de résistance et de désobéissance civile ont coupé ses commanditaires à Radio X; c'est son droit. Encourager d'autres commanditaires à la suivre est discutable. 

Encore ici, le danger patent, réel, quantifiable actuel justifie-t-il de restreindre les droits d'opinion et d'expression?À   ce stade-ci, il me semble bien que non, pas du tout. Si on en était à l'épisode du choléra de 1832, de la grippe espagnole de 1918, de la peste du 14è siècle en Europe - n'était-ce pas aussi au 13è - oui, tout à fait. 

Il me semble que l'on ne devrait pas même penser à sanctionner ce que l'on tend à identifier comme étant de la désobéissance civile; la situation est loin d 'être assez grave pour ça.