Allégation vs accusation

On me laissera peut-être réfléchir tout haut, ou plutôt par écrit, à la distinction entre "allégation" et "accusation" que M. et Mme Tout-le-monde confondent la plupart du temps.

Selon ce que j'en ai compris, dans le cas de l'enquête de l'UPAC sur le financement du Parti libéral du Québec sous Jean Charest, les allégations sont constituées de déclarations des témoins à la Commission Charbonneau où plusieurs entrepreneurs de qualités diverses, on s'entend, ont affirmé qu'il y a eu retours d'ascenseur ou, à tout le moins, allusions prometteuses à des retours d'ascenseur par des représentants du Parti libéral, s'ils contribuaient au financement du parti.

Partant de là, voilà que les officiers de l''Unité permanente anti-corruption, cette dernière constituée par le premier ministre d'alors, Jean Charest, qui, vous serez peut-être d,accord avec moi - et cela, contrairement à ce qu'a affirmé Sébastien Bovet la semaine dernière dans son émission - aurait dû s'obstiner à refuser de constituer la Commission Charbonneau et l''UPAC s'il s'était senti coupable, les officiers de lUPAC donc doivent maintenant dénicher des preuves concrètes de ce lien entre consentement au financement par les hommes d'affaires, entrepreneurs et parfois ingénieurs, et allusion à un retour d'ascenseur par un représentant du parti, qu'il soit Marc Bibeau ou autre : c'est-à-dire promesse d'obtention d'un contrat pour les cotisants au parti ou, à tout le moins, mention de la possibilité d''obtention de contrat du gouvernement.

Si je comprends, c'est cette preuve du lien entre allégation et promesse de contrat qui fait défaut, c'est ce que les officiers de l'UPAC ne trouvent pas. Et évidemment, si le lien entre cotisation au parti et promesse ne se trouve pas de façon probante, si l'on n'a que des déclarations et allégations de témoins de la Commission Charbonneau, il ne peut y avoir ni accusation ni coupable démontré. Voilà où l'on en est, il me semble.