Chers adultes, plaidez COUPABLES!

J'étais si fâchée lorsque j'ai lu cet article dans le Journal de Québec vendredi, article selon lequel un enfant de 8 ans qui vient d'être diagnostiqué autiste ne peut aller en classe. INA CCEPTABLE!

Un enfant ne devrait PAS être diagnostiqué de quoi que ce soit, en autant qu'il ait les capacités cognitives requises pour apprendre selon son âge et son niveau. 

Je suis scandalisée de cette pratique d'étiqueter les enfants et les adolescents au sus et au vu de tous à l'école. Quelle épreuve à surmonter pour eux! S'ils ne sont pas fonctionnels, s'ils ont des difficultés, quelles qu'elles soient - à moins, encore une fois, qu'il-elle n'ait pas les capacités pour suivre ses cours, ce qui est rarement le cas - on évalue et aide à l'évolution de la problématique avec lui, ou elle, avec ses parents et son entourage scolaire. On ne l'étiquette PAS.

Qu'est-ce qui se passe? Nous, lorsqu'on allait à l'école, même si on avait deux niveaux dans la même classe pour un-e seul-e enseignant-e, tout se passait bien et calmement. Je ne me souviens pas d'un-e seul-e élève dans toutes mes classes du primaire qui ait été étiqueté-e et conséquemment socialement ostracisé-e, ni même qui ait présenté les comportements associés à l'autisme. 

Qu'est-ce qui se passe là? Les enfants sont plus perturbés ou insupportables qu'avant? Si c'est le cas, cessez de les cibler. Regardez autour de lui, ou d'elle, rencontrez les parents. Voyez avec eux, avec le professeur, ce qui se passe pour ce malheureux enfant. Qu'est-ce qui lui manque? Qu'est-ce qu'il, ou elle, a en trop?

Ah! je ne comprends pas? Bien sûr, bien sûr. Je ne comprends peut-être pas tout ce qui se passe dans les écoles présentement mais ce que je sais, c'est que cibler un enfant capable de tout en le traitant comme incompétent ou inapproprié est traumatisant et contre-éducatif à son égard. Je dirais même que c'est un comportement coupable de la part des adultes qui l'entourent. 

Nous, quand nous intervenions à l'école en tant que professionnels-les, on prenait notre travail, comme ce mot, au sérieux; on agissait en toute confidentialité. Le référent n'avait comme retour de sa référence que des recommandations et des propos bienveillants visant l'intégration et la tolérance. Les seuls-es étudiants-es ou élèves que le milieu pouvait identifier comme étant étiquetés après être passés-es par nous étaient ceux qui demandaient ou que l'on devait orienter vers des classes non régulières; on n'avait alors pas le choix d'assister à l'identification de ces élèves par le milieu.

Ce que je trouve remarquable, et que je désire souligner, concernant les directions à tous les niveaux est qu'à travers toutes ces années, aucun membre de la direction, d'aucune école, où que ce soit, ne m'a demandé, après leur référence de l'étudiant-e, ce que je pensais de lui ou d'elle, en se contentant de recevoir mes questions et recommandations.

J'ajouterai cependant qu'une identification à usage restreint se faisait auprès de l'école et de la direction par une liste de noms associés à des codes. Comme psychologue remplaçante, on n'y avait pas accès; seule la-e psychologue en poste qui la constituait et le directeur-trice de l'école y avaient accès. Cette liste confidentielle était aussi associée à de l'argent attribué par le ministère en fonction de ses codes. Cela a probablement encore cours, peut-être pas tout à fait de la même manière cependant.