Les filles de Monsieur de Beaumont

Depuis l''AVC de papa, mes soeurs, Louise et Élisabeth, et moi, passions à tour de rôle des journées presque entières à l'assister ou à veiller, lorsqu'il dormait. Nous arrivions autour de 11 heures et demeurions à l'hôpital jusqu'à son coucher, autour de 20 heures, en le promenant, en l'aidant à manger, en lui tenant compagnie. Cela a duré plus de 2 mois et demi. J'avais apporté mon radio dans sa chambre d'hôpital pour qu'il entende, même en murmure, même en dormant, la douce musique de Radio classique qui parfois le faisait chantonner, lui qui, sans prétention aucune, aimait la musique. 

Un jour que j'étais dans sa chambre à replacer les coussins de sa chaise,  j'entendis du corridor la médecin gériâtre répondre à quelqu'un : "Ce n'est pas ce que ses filles pensent "...