Stéphane Bédard ne met-il pas de l'avant la position de l'"Establishment "?

Si vous lisez ceci, qu'en penserez-vous? Hier, à l'émission La Joute de Paul Larocque, en fin d'après-midi, l'ex-ministre, leader parlementaire et député, Stéphane Bédard - fils de Marc-André Bédard, aussi ex-député et ministre - déclarait que la ministre démissionnaire de la Justice à Ottawa, impliquée dans le dossier SNC-Lavalin, Jody Wilson-Raybould, avait un bien gros ego - ??? !!! - pour avoir dit en Chambre qu'elle souhaitait avoir l'occasion de présenter sa vérité. Comme si, semblait-il décrier, sa vérité était supérieure à celle des règles en vigueur au Parlement fédéral.

Mais faire connaître sa version n'est-elle pas un droit fondamental en démocratie qu'on ne doit pas déconsidérer mais plutôt valoriser au plus haut point? Comme nous ne l 'avons pas encore entendue, la population ne peut juger comment il la trouve, sa vérité.

 

Définitivement, il me semble bien que de tenir de semblables propos sans avoir entendu la ministre démissionnaire n'est pas seulement injuste envers elle mais consiste aussi à déconsidérer sa position qui, selon lui, semble devoir être subordonnée à celle de l'autorité suprême, celle du premier ministre et du Parti libéral fédéral.

La position de l'ex-ministre Bédard ne nie-t-elle pas le droit de madame l'ex-ministre Raybould à présenter son opinion et sa version? Cette position n'est-elle pas par surcroît antidémocratique en ce qu'elle représente ce que l'on croit observer chez un certain nombre d'avocats en situation de pouvoir éminent depuis des années - et peut-être d'autres professions aussi - qui, pénétrés de leur autorité depuis belle lurette, en viennent à nier, à ne pas vouloir entendre les opinions des autres, que ces autres soient en position inférieure à la leur et encore moins s'ils n'ont pas de position du tout.

Pour ces gens, si les positions des gens près d 'eux les choquent, peuvent-ils en venir à vouloir les faire disparaître de leur vue? 

Ce ne serait pas la première fois qu'un personnage éminent, en position d'autorité, subordonne rapidement aux règles, qu'elles soient de droit, de coutume ou autres, le droit d'un individu à sa version des faits, et ce, sans l'avoir entendu ni le connaître. 

Est-ce là l'attitude et comportement du fameux "establishment " décrié aux États-Unis par ce qu'on appelle les populistes ?