"Faunes", de Christiane Vadnais

Je l'admets, je n'ai pas lu tant de romans québécois que cela. Vous savez pourquoi? Parce que, si je jugeais l'imagination des auteurs-es tout à fait omniprésente, je trouvais par contre leur écriture, comment dire, quelconque, quotidienne, sans odeur ni couleur, quoique syntaxique.

Eh bien, telle n'est pas mon appréciation de l'écriture littéraire remarquable de cette Québécoise qu'est Christiane Vadnais dans son oeuvre Faunes. Un roman bref mais marquant qui évoque éloquemment, par une écriture imagée, ressentie et presque odorante, non seulement la modernité de la vie, des moeurs et des valeurs des jeunes Québécoises sous plusieurs de ses facettes mais aussi le milieu physique de ses acteurs-trices.

 

Holà! je n'avais pas tout à fait fini de lire ce roman-nouvelle: quelle façon éloquente d'aborder la schizophrénie!

Quelle audace aussi que de traiter en à peine 100 pages autant de thèmes et de vécus troublants de ce début de XX1è siècle qui révolutionne, en nous laissant souvent pantelants et spectateurs, la bien-pensance du XXè siècle et surtout les codes du 19è!  

Et quel courage, Christiane Vadnais, que de le faire aussi brièvement et clairement!  Tout cela en ne dissociant pas notre nature humaine de la mutation biologique qu'elle illustre par son propos.