"Parvenu", un terme à remettre à jour?

Plusieurs diront que non puisque, péjoratif, non seulement il comportait bien des sous-entendus offensants mais aujourd'hui, son utilisation en comporterait encore davantage contre celui qui oserait l'employer au sujet d'un de leurs féroces représentants. Et voici pourquoi.

Mais d'abord, je dirai que, si je le remettais à jour, je dirais que s'il y a de nos jours bien des gens partis de rien et qui ont réussi leurs carrières, ce qui est absolument formidable, une minorité d'entre eux rencontre le second volet du terme "parvenu", certaines caractéristiques de l'attitude personnelle et sociale.  

En effet, on conviendra peut-être qu'une minorité de gens qui répondent au premier aspect de cette notion, c'est-à-dire qui ont brillamment réussi leurs carrières professionnelles, présentent les caractéristiques constatées suivantes : claire volonté de s'imposer révélée par un ton présomptueux, haut et fort, condescendance et attitude de supériorité qui peut aller jusqu'à l'absence de prise en compte ou, si vous préférez, l'ignorance de l'opinion des autres, le refus de voir leur apport ou leurs qualités pour plutôt mettre occasionnellement en évidence leurs erreurs ou leurs points faibles, en dégageant une autorité qui peut réellement intimider leur entourage qui parfois se collera sur cet individu pour ne pas être la victime de son ambition démesurée.

C'est comme ça que le nouveau parvenu, au fait souvent accompagné d'un ou deux autres de mêmes habiletés et forces que lui, établira son champs d'action professionnel dominateur.

On comprendra aussi que ceci se rencontre vraisemblablement rarement dans des milieux humanistes comme le travail social et les milieux communautaires, de même probablement que dans des milieux artistiques, mais plutôt dans des contextes hautement compétitifs dont sont certaines entreprises de technologies, les milieux politiques et le droit. Les avocats, qui sont exposés autant à une forte compétition à l'intérieur de leur profession qu'aux turpitudes humaines de par la nature de leur travail, étant, il me semble, les plus fréquents représentants de ce biais d'attitude décrit ci-haut.