Le Président. Le pour et le contre

 

Est-il nécessaire de le nommer?Délibérément, et surtout en parfait accord et complicité avec son public américain - regardez leurs mimiques et entendez-les pendant les grandes assemblées publiques qu'il tient dans les divers États - ses propos caricaturaux et démagogiques constituent à eux seuls une téléréalité  qu'ils semblent juger rafraîchissante et divertissante depuis les débuts de la campagne électorale américaine.

En attendant que je fasse, comme à mon habitude, la part des choses, entendons-nous: les propos que le candidat Trump y a tenus concernant Hillary Clinton, mais pas seulement sur elle, n'étaient pas seulement excessifs et hostiles- quoique pas tout à fait inhabituels aux États-Unis - mais indignes d'un candidat à la présidence des États-Unis.

Ce que révélaient ces propos, c'est que tout semble permis en campagne électorale américaine et que le concept même de "diffamation" n'y existe pas, alors qu'en fait tout candidat devrait avoir la décence de n'accuser personne qui ne le soit officiellement. 

Il y a déjà plusieurs semaines que je déplore le biais non seulement des médias télévisuels américains mais aussi celui des Européens et de nos journalistes d''ici. Pour quelles raisons, dites-moi, ce président élu ne bénéficie-t-il pas d'un petit moment de grâce qui permettrait de constater les résultats de ses positions et démarches? À   cause de ce qui est mentionné ci-haut? D'accord, mais encore!  Que gagne-t-on à dénigrer tout ce que ce président dit et fait? De cette façon assez déplaisante, si nous pouvons profiter de sa politique en Corée du Nord - quoiqu'il ait été efficacement appuyé par la Chine et la Corée du Sud - nous n'avons pu le faire dans le cas de la Russie puisque tous, et surtout les Américains cette fois-ci, ont décrié vertement sa rencontre avec Poutine qui, selon eux, serait indigne de toute entente avec les États-Unis. Pourquoi ne pas en attendre le résultat ? En fait, tout se passe comme si les États-Unis avaient besoin de désigner des ennemis, dont la Russie, ennemis qui doivent conserver ce statut irréversible.

Qu'est-ce qui peut être pire que le rôle de la Russie en Syrie, situation à laquelle le président, entre autre, tentait de sensibiliser M. Poutine? La raison n'en serait-elle pas une de convaincre ce président que nous devons continuer de nous draper dans le voile d'une supériorité de valeurs et de pratiques qui seraient propres à l'Occident ? Et à quoi, dans un tel contexte, sert-il d'ainsi se proclamer les valeureux et seuls adeptes de la justice et de l''honneur? À   conserver le statu quo et à continuer de faire du sur-place géopolitique, ce qui dessert certainement la situation et les gens de ces malheureuses nations. 

D'autre part, personne ne peut nier, quoique ce ne soit pas souvent mentionné, que M. Trump agit conformément à ce qu'il a promulgué pendant sa campagne électorale. Ira-t-on jusqu'à dire qu'à cet égard, à tout le moins, c'est un homme de parole ? Peut-être le devrions-nous. Et il y va directement et rapidement. Probablement trop allégrement pour ménager la fierté de ses interlocuteurs: par exemple lorsqu'il a réclamé des diverses nations notamment européennes, française et allemande surtout si je me souviens bien, de payer leurs justes parts pour la défense internationale.